La chasse à l'ours Imprimer
Vendredi, 16 Octobre 2009 05:25

Partout où l’on passe il y a sa trace. Est-il aussi dangereux que mystérieux ? Nous avons attendu longtemps avant de le surprendre…

Et la rencontre avec l’ours fut plutôt inattendue. Nous allions nous brosser les dents le matin dans un camping de l’ile de Vancouver quand nous l’avons vu. Il se promenait tranquillement entre les tentes avec une démarche pataude qui ne laissa pas de doute sur son identité, même de loin.

Aussitôt, branle-bas de combat, tout le monde est prévenu et la poursuite commence. Où est-il ? Il a disparu. Les campeurs sont curieux et pas vraiment inquiets, y compris ceux avec des enfants. Il est repéré dans un fourré, ou alors sur la route; à croire qu’il possède le don d’ubiquité !

Des groupes de recherche se forment et il est finalement localisé et poursuivi sur la route (preuves photographiques à l’appui). Il s’agit d’un ourson noir, mais assez mature en regard de sa taille. On apprendra plus tard qu’il avait déjà été vu avec sa mère et avec son frère (ou sa sœur) dans la matinée et dans le camping et qu’il avait sa tanière dans les environs. Il faut croire que les gens du coin n’ont peur de rien !

Personnellement j’ai du faire la rencontre de son frère (ou de sa sœur) et cette rencontre ne m’a pas laissé indifférent. J’étais donc dans un groupe de recherche … tout seul, et j’allais prévenir Clara qu’un ours rodait dans les parages quand j’ai entendu dans ces mêmes parages (cad à quelques mètres de nos tentes) des piétinements dans les branchages. Hardi, je file vers l’origine des bruits, grimpe un talus dans un petit bosquet d’arbres, et tombe nez à nez avec l’autre ourson noir. Il est en contrebas du talus et vraiment assez proche. Il se dresse soudain sur ses pattes arrières et s’appuie contre un arbre. Il doit avoir ma taille et il me regarde amusé (c’est la conclusion qui me vient maintenant à l’esprit). Sur le moment je l’ai jugé un peu menaçant, prétexte à moins de témérité. En quelques instants je bats deux records (je pense du monde, sans prétention ni fausse modestie) : celui du saut de haies par-dessus les troncs d’arbres et celui du 50 mètres course libre dans les broussailles. Et l’ours ne m’a pas suivi ni même attendu car un peu plus tard il n’était plus là. Ensuite (et ce n’est pas un rêve) j’ai la chance de voir passer un aigle pêcheur (bald eagle) juste au dessus de ma tête avec un poisson entre ses serres : la totale ! On a alors tous espérés la venue d’un couguar, assez rare dans la région, mais il ne fallait pas trop en demander !

L’autre et unique rencontre avec les ours a été moins fortuite, mais quel régal (lire l’article « Into the Wild (ou presque) ».

En tout nous avons croisé le chemin de l’ours seulement deux fois pendant notre séjour dans le nord de l’Amérique. Et pourtant, partout on nous met en garde, du Québec jusqu’en Californie sa photo est placardée dans tous les parcs et sur toutes les tables de pique-nique. On nous rappelle vivement qu’il ne faut pas le nourrir ni s’en approcher, qu’il est dangereux et sauvage. C’est en fait un peu pour le protéger lui-même de l’homme, car un ours trop familier avec la présence humaine va finir par faire des «conneries» et sera abattu (c’est du moins ce que prêchaient les rangers dans les parcs). Des photos le montrent à tel endroit, à telle date, «faîtes attention». Nous qui le cherchions désespérément, nous avons fini par croire à une machination, un vaste complot orchestré par une agence gouvernementale secrète et visant à promouvoir la bête probablement disparue depuis fort longtemps. On a alors imaginé des photos truquées, des agents spéciaux déguisés, des sommes énormes dépensées pour la propagande, où les habitants et les rangers eux-mêmes se seraient faits berner : «Oui je connais quelqu’un qui en a vu un !», «j’en ai aperçu un moi-même, mais de loin !», etc…

Et toujours les mêmes espoirs et puis la même désillusion: Ici c’est sûr qu’il y en a un et au final, que dalle !

 

A part l’ours, en Amérique du nord on a vu aussi :

Des écureuils et des chipmunks un peu chapardeurs et peu farouches, ils n’hésitent pas à quémander.
Des bisons, uniquement à YellowStone et en particulier devant notre tente de camping.
Des loutres de mer sur la côte pacifique, de l’Alaska jusqu’en Californie.
 Des colibris (oiseaux mouches) curieusement partout à partir du Québec. C’est un oiseau migrateur qui n’hésite pas à faire des heures de vol !
Des moustiques, maringouins au Québec, sales bêtes !
Des lions de mer, des otaries, des veaux marins : des phoques quoi !
Des caribous en Alaska. On se demande comment ils font pour ne pas s’emmêler les crayons cornes.
Des élans (orignal au Canada). Uniquement des spécimens sans corne, les mâles étaient planqué !
Des casse-noix d’Amérique, beaux oiseaux gris et argentés qui nous volaient nos chips et qui finissaient quelquefois, et comme leur nom l’indique clairement, par nous les "briser" !
Des cerfs, des biches, des daims, des chevreuils et tous les herbivores du même acabit. On a même vu des antilopes américaines.
Des aigles pêcheurs ou aigles à tête blanche (bald eagle pour ceux qui ne suivent pas !).

 

Des chèvres des montagnes superbes.

Un castor. Sans commentaire.
Un serpent. Même pas peur !

… Et des saumons qu’on ne présente plus !