Je me souviens... Imprimer
Mercredi, 17 Juin 2009 04:32

"Je me souviens" est la devise du Québec qui est notamment visible sur les plaques d'immatriculation des véhicules automobiles et accessoirement ...

depuis 1883 sur le fronton de l'hotel du parlement de la ville de Québec. C'est un symbole de reconnaissance et d'identité pour toute la population du Québec.

Population qui se veut résolument francophone par opposition à l'état fédéral anglophone : Les panneaux "STOP" sont donc marqués "Arrêt", un "airbag" devient un coussin gonflable de sécurité et les fast food KFC (Kentucky Fried Chicken) ont été rebatisés PFK (Poulets frits du Kentucky). Malgré cela, les Québécois vivent largement à "l'américaine" : gros vans et pickup démesurés avancent à vitesse réduite (100 km/h sur autoroute) sur un réseau routier où la moindre (auto)route de campagne est (presque) à 2 voies et où, à l'approche des villes, la route devient un centre commercial avec son chapelet de fast food, de motels et d'enseignes répétitives.

En cette période, on a l'impression que chacun sort de la froideur de l'hiver pour profiter pleinement de la nature omniprésente et plutôt bien préservée à l'image de leurs nombreux parcs nationaux; les camping cars sont partout et on ne peut pas les louper à cause de leur taille; certains traînent une voiture comme chez nous on accroche un vélo. Nous croisons souvent des nostalgiques d'easy rider avec de grosses cylindrées étincelantes où "Harley" se décline plutôt à la mode japonaise (car c'est plus fiable selon Gilles, Québécois rencontré au bord du Saint Laurent). Les machines sont presque toujours pilotées par des motards qui ont depuis bien longtemps passé leur baccalauréat. Mais où est la jeunesse ?

Sur la route, nous sommes sans cesse à la recherche de l'orignal (Elan local et bête à bois ou cornes si vous voulez) que nous croyons apercevoir quelquefois dans la végétation dense du bord de la route. La forêt est verte en deux tons, pâle pour les érables et plus sombre pour les coniféres. Et quand il n'y a pas de forêt, c'est pour faire place à un gazon bien propret qui entoure une jolie maison en bois du même acabit et sur le gazon, un canadien assis sur une tondeuse à 4 roues tourne et tourne encore inlassablement car la météo est plutôt favorable au gazon : la Gaspésie, nous l'avons connue quasiment que sous la pluie ! mais c'est joli. Sans exagération, on dirait la Bretagne au mois d'août avec ses côtes découpées et rocailleuses, les sapins en moins, le crachin un brin plus mouillé.

Par ailleurs, les Québécois sont à notre égard franchement sympatiques et toujours serviables. On a par contre du mal à comprendre leurs langage original à cause de l'accent terrifiant qui s'accentue à mesure de notre éloignement de Montréal. En Gaspésie, nous ne sommes pas trop de 6 "quidams" Français à tenter de déchiffrer la moindre phrase, tout en opinant de la tête pour dire à notre interlocuteur qu'on a compris ses explications, et le pire c'est qu'il n'a pas bu.

Pour nous par contre, obtenir la moindre bouteille de vin (Chilien ou argentin la plupart du temps) est un véritable travail de titan car la vente d'alcool est largement contrôlée et ne peut se faire que dans certains magasins spécialisés. Malgré tout, notre opiniâtreté nous permettra de nous inscrire à nouveau aux alcooliques anonymes dès notre retour.

Personnellement je me souviens de quoi ?

  • de ma famille
  • de mes amis
  • de mes collégues de travail et néanmoins amis
  • mais pas des factures de téléphones
  • pas de mes défaites répétitives au squash ou au tennis
  • et surtout pas de la publication de site Web par Documentum