Les "Rockies" Canadiennes Imprimer
Mercredi, 19 Août 2009 08:32

Quelques jours auparavant, un quidam du Montana nous avait dit que les "Rockies" était le plus bel endroit sur terre...

Nous on trouvait déjà le Montana à notre goût avec une certaine douceur de vivre dans les vallées, pour peu qu'au milieu coule une rivière (avec si possible des poissons au bout de nos hameçons, mais ça c'était facultatif !). Donc comme il fallait le voir pour le croire et surtout parce qu'en fait c'était déjà prévu au programme, nous avons débarqué un bel après midi dans ces fameuses rocheuses, chaîne montagneuse aux sommets peu élevés proche de la ville de Calgary où les canadiens ont eu la bonne idée de créer les parcs nationaux de Banff et de Jasper. La vallée s'étire sur environ 300 km de long et nous l'avons immédiatement appelée la vallée des merveilles (en tant que touriste moyen et de surcroit "bon public", un rien nous épate !).

Nous étions au coeur d'une nature splendide si on faisait abstraction de l'autoroute à 3 voies et des distributeurs de glaçons tous les 10 kilomètres. A l'évidence les Américains (du nord) sont les maîtres de l'illusion et de la supercherie et sont capables de vous montrer un paradis (genre Disney Land) au milieu des buildings. En l'occurrence ici, et à dire vrai il était facile d'ignorer les traces de la civilisation occidentale pour ne garder que l'essentiel : la pureté du ciel entre les pics rocheux et découpés à la scie ... sauteuse (Et oui, le bricolage me manque !), la majesté des forêts de sapins à tous les étages du relief partout où les arbres peuvent s'agripper, agglutinés les uns contre les autres (peut être pour se tenir chaud en hiver quand la température frôle les -30°C) et qui ont comme principale fonction de cacher de notre champs de vision la route, les lodges, les campings, les stations service et les distributeurs de glaçons.

Les rivières sont sauvages et impétueuses avec des troncs d'arbres morts au milieu, sur les rives, coincés entre les rochers et on imagine aisément la puissance des flots pendant la fonte des neiges (enfin ça c'est pour ceux qui se posent sans cesse des questions sur tout et surtout inutiles !). La couleur de l'onde (pure) est comme celle des lacs, tantôt laiteuse et glaciale, tantôt attirante et turquoise et quelquefois sombre, profonde et mystérieuse. On a pourtant vu aucun agneau s'y désaltérer, ni de loups que la faim en ces lieux attirait ... (euh, c'est grave, faut que j'arrête de boire le chardonnay du coin, très flatteur mais probablement embouteillé en usine). Et puis ce sont les glaciers à droite et à gauche, qui nous renvoient à notre condition humaine ... d'homme tout petit, voire minuscule. Pourquoi tant d'effort pour vous décrire l'indescriptible ? le mieux est d'aller voir les photos.

De cette vallée on se souviendra ... peut être ... du terrain de camping perdu entre les arbres et la rivières, et entouré d'une clôture électrique comme pour nous protéger de la faune sauvage et féroce environnante. On apprendra plus tard que ce sont en fait les ours qui sont protégés, car leur présence récurrente avec les hommes les condamne à mort (ils sont abattus par les rangers parce qu'un ours peu farouche va forcément amener des gros problèmes). On se souviendra encore que Carole a explosé involontairement le butagaz et a failli se retrouver à l'étage des grands brulés de l'hôpital de Lake Louise, qu'on a pour la première fois et sérieusement sorti les chaussures de marche pour une grimpette récréative à défaut d'être sportive, certains (les plus anciens quoi) ayant quand même gardé des courbatures dans les jambes pendant quelques jours (avec des crampes dans les mollets la nuit et dans le sac de couchage, c'est cool!). Sinon, malgré l'achat de permis de pêche en bonne et due forme et des demandes humbles auprès des "rangers", que l'on soupçonne maintenant nous avoir raconté des conneries sur les meilleurs lieux pour la truite, nous avons été comme d'habitude d'une extrême courtoisie envers nos amis les poissons, et même Willy qui a relâché la seule truite pêchée (probablement une suicidaire), et même Carole qui a essayé cette activité oh combien difficile et ingrate. Et nous avons clôturé de belle manière ce séjour dans l'un des plus bels endroits qui existent sur terre par une descente en rafting sur la Fraser River avec quelques rapides plutôt ... humides.